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Réensauvagement : retour du roi ?

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Aujourd'hui, le Maghreb est l'un des partisans du réensauvagement. Si cela se traduit par le retour d'animaux parmis les plus endemiques du massif de l'Atlas (cerfs, gazelles...), qu'en est il du roi des animaux ? Le lion de l'Atlas pourra-t-il un jour reconquérir son royaume perdu ?

 
La biodiversité du Maghreb ne se limite pas aux étendues désertiques du Sahara; bien au contraire! Le Maghreb est dominé par le massif de l'Atlas, une chaine de montagnes qui allie vastes forets de cèdres, hauts plateaux montagneux et plainds semis désertiques. Tous ces milieux offrent de nombreux habitats pour une faune et une flore variée mais extrêmement sensible. Aujourd'hui les animaux représentants de la mégafaune Nord-africaine sont soit éteints soit gravement menacés d'extinction. Les chercheurs s'accordent sur le fait que si les conditions de vie dans les montagnes de l'Atlas sont relativement difficiles elles ne sont pas responsables de la réduction manifeste des grands mammifères d'Afrique du Nord. Il s'agirait plutôt de la chasse excessive et des dérèglements climatiques liés aux activités humaines qui aient provoqué cette situation qui s'étend aux écosystèmes du Monde entier. À l'heure actuelle nos meilleurs scientifiques s'intérogent sur le moyen d'inverser la tendance et de réparer les dégâts subis par l'environnement. Parmi les nombreuses tentatives effectuées au cour de ces demières décennies le réensauvagement pourrait s'avérer être la solution que l'on attendait tous
 
En Amérique ce concept fut élaboré par un groupe de scientifiques dirigé par Dave Foreman dans les années 1990 dans une institutdu Nouveau-Mexique. L'objet du réensauvagement n'est pas de rendre à un ecosysteme donné son état d'origine, il s'agit d'un programme de conservation visant à réparer les dégâts occasionnés sur la nature par les activitées humaines. Ce programme novateur sur la gestion de l'écosysteme se traduit par la conception de vastes complexes sauvages impliquant la préservation ou la réimplantation d'espèces animales ou végétales natif d'un écosystème souillé afin qu'il retrouve sa perennité. Aujourd'hui ce concept compte de nombreux partisans allant de grandes ONG aux structures zoologiques, et a permis l'apparition de domaines ou la nature semble retrouver sa richesse d'antant. En Europe le parc d'Oostvaardersplassen au Pays-Bas ou encore la réserve des Monts d'Azur en France comptes parmi les acteurs de cette pratique salvatrice. Ces airs protégées ont vu le retour de nombreuses especes disparus comme le lynx et le bison d'Europe.
 

 

Les Lions dans tout ça?

En 2022 une dizaine de cerfs de l'Atlas ont été relâchés dans le parc national d'Ifrane au Maroc. Cette opération s'inscrit dans le cadre de la stratégie « Forêt du Maroc 2020-2030» qui aspire à avoir un impact positif sur la biodiversité et à revaloriser les espaces forestiers du royaume. D'autres espèces comme le mouflon à manchette, la gazelle cuvier ou le singe magot regagnent peu à peu les forêts du Moyen-Atlas marocain. Actuellement l'agence nationale des eaux et des forêts marocaine estime la population de gazelles cuvier et de mouflons à manchette entre 1500 et 3000 individus à l'état sauvage et ce chiffre pourrait bien augmenter! Après la réintroduction de ces grands herbivores le royaume espère pouvoir réimplanter le lion de l'Atlas sur ces anciens territoires. En 2020 un projet mené en accord avec le Jardin Zoologique de Rabat consistait à relâcher entre 1 et 2 couples de lion dans la région d'Azilal. La zone choisie pour accueillir les lions recouvrait une superficie de 100 km² et des mesures censées favoriser le retour des lions telle que la réintroduction de nombreuses proies avaient été réalisées en amont dans cette région. Cependant la surface sélectionnée plusieurs décennies au préalable est maintenant habitée par des populations humaines. Aussi pour la sécurité de la population locale le projet fut avorté. Cette décision est un coup dur pour les partisans du réensauvagement et pour les fans de ce félin d'autant que la région avait tout ce qu'il fallait pour accueillir les lions, explique le docteur Brahim Haddane, président du comité marocain de l'union international pour la conservation de la nature. Selon lui le projet de réintroduction du lion à l'état sauvage et voué à l'échec.

 

L'ALP n'a malheureusement pas eu la chance de rencontrer le Dr Haddane mais nous sommes conscients des difficultés qu'impliquent un tel projet. Aujourd'hui la situation est claire; mais n'y a-t-il vraiment plus aucun espoir pour le lion de l'Atlas. Certains affirmeront bille en tête que non! Les données relatives au réensauvagement du Maroc sont plus qu'encourageantes, Chaque années des herbivores retrouvent les steppes marocaines et le retour de tous ces mammifères incite de plus en plus de monde à croire au retour du roi des animaux. Par ailleurs bien que captif de nos parcs zoologiques il existe toujours une population suffisamment importante de lion de l'Atlas pour que sa réintroduction se produise. C'est la ni plus ni moins qu'une simple évidence: tant qu'il y aura des lions il y aura de l'espoir. Pour que ce projet puisse être mené à bien il est impératif de trouver un équilibre entre les hommes et les lions. Il faudrait que les mesures de sécurité adéquats soit mises en place afin qu'hommes et lions puissent cohabiter sur un même territoire.

 

 

 
 
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